jeudi 24 septembre 2015

David Foenkinos, "Les souvenirs"

Bonjour,
aujourd'hui je vais parler d'un auteur que je ne connaissais pas jusqu'à présent : David Foenkinos et son roman les souvenirs, paru aux éditions Folio. Ce titre vous dit quelque chose? Cela vous rappelle peut être le film éponyme, qui au passage est tiré du livre que j'ai lu. En fait, j'avais entendu parler du film mais je voulais d'abord lire le livre et j'ai bien fait, comme toujours. Je crois d'ailleurs que cela ne m'est jamais arrivé de préférer une adaptation cinématographique au livre... Même si dans "les souvenirs" j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver l'actrice Chantal Lauby. Et même si le jeu de l'actrice est très touchant, je trouve que ce qui manque dans le film, ce sont les sentiments et les émotions largement présents dans le livre.

Faire un résumé du livre me semble un peu compliqué car cela raconte les souvenirs de proches du narrateur et de personnes célèbres. Cette explication semble un peu vague et pourtant c'est ce qui fait toute la beauté du livre. Voici quand même le cadre à l'histoire : tout d'abord elle commence à l'enterrement du grand-père du narrateur, peu de temps après, la grand mère paternelle est envoyée en maison de retraite. Les parents du narrateur quant à eux vivent mal leur départ en retraite et leur début de nouvelle vie et donc se séparent. Et le narrateur, un jeune célibataire à la recherche du grand amour, travaille comme veilleur de nuit dans un hôtel et rêve de devenir écrivain. Le roman se présente un peu sous forme de kaléidoscope de souvenirs. Le narrateur rencontre des personnes et le lecteur prend connaissance d'un souvenir de chaque personne. Donc, vous l'aurez compris, il y a énormément de personnages, et autant de souvenirs que de personnages ; même les personnes célèbres comme Aloïs Alzheimer, le neuropsychiatre qui a découvert la maladie d'alzheimer. 

Ces morceaux choisis de vie me rappellent les tableaux impressionnistes: pris à part, ce sont des taches, mais mis ensemble, cela forme un tableau de maître, à la manière de Renoir ou Monet. Comme je l'ai mentionné précédemment, ce que j'aime dans le livre, par rapport au film, c'est que l'auteur sait faire passer des émotions. On rit, on ressent de la tendresse, de la tristesse, de la mélancolie. Pour raconter un souvenir, voici la déclaration d'amour que le père du narrateur a fait a la mère : "vous êtes si belle que je préfère ne jamais vous revoir." cette phrase a beaucoup d'importance pour le narrateur car elle revient à plusieurs reprises dans le livre ; elle apparaît dans le souvenir du narrateur, du père et de la mère.cette déclaration est présentée d'une telle façon que le lecteur la trouve étrange mais aussi étrangement romantique. Je parlais de tendresse, voici deux citations qui m'ont fait rire : la première est au sujet de la grand mère du narrateur qui a l'occasion, grâce à son petit-fils, de passer une journée dans une classe de CE2 et un élève lui demande : "est-ce que tout était en noir et blanc quand vous étiez petite?".  La seconde citation concerne un souvenir des grands-parents du narrateur : "il y avait des carnets de bal, et celui de ma grand-mère était bien rempli. Mon grand-père l'avait repérée, ils avaient dansé, et tout le monde avait pu constater une harmonie entre leurs genoux. Ensemble, ils étaient comme une rhapsodie des rotules." Le style de l'écrivain est vraiment ce qui m'a le plus plu dans le roman, c'est un style léger mais empreint d'humour. Il y a une certaine poésie dans ses phrases, l'histoire prend vie avec un vocabulaire choisi avec soin.

Un autre fait intéressant avec ce roman, c'est que sous la forme de souvenirs de diverses personnes de toutes générations, on aborde un thème plus profond: celui du placement en maison de retraite, comment les aïeux et les descendants vivent cette étape. Le thème de la vieillesse et même de la vie et de la mort, sont importants. Quelles sont nos réactions dans telle situation? Il est vrai qu'à la lecture de ce livre, je me suis beaucoup interrogé, j'ai essayé de me souvenir comment s'était passé le départ à la maison de retraite de mes arrières-grand-mères. Une chose est sûre, ce roman de David Foenkinos ne laisse pas indifférent. Sous des abords tristes par moment, cette histoire respire le bonheur et cela me fait penser aux romans de Anna Gavalda ou de Gilles Legardinier : un livre qui se lit assez rapidement (je l'ai lu en une semaine), dans lequel, on rit, on pleure et on apprend, car même si c'est une fiction, cela pourrait être l'histoire de chacun. 
Bref, encore une bonne lecture, j'espère qu'il en sera de même pour vous.

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